🚀 Pourquoi les mangroves au lieu des forêts terrestres ?
- Karl POINSON
- 2 juil.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 4 jours
Trop souvent, la compensation carbone s'apparente à un verdissement superficiel. Planter des arbres qui mettront 20 à 50 ans pour capturer significativement du CO², c'est reporter le problème climatique à plus tard. Avec les mangroves, nous changeons radicalement d'approche !
🌊 Un impact carbone 4 fois supérieur
Les mangroves stockent jusqu'à 4 fois plus de CO² par hectare que les forêts terrestres. Cette performance exceptionnelle s'explique par leur capacité unique à piéger le carbone dans leurs sédiments marins, où il reste séquestré pendant des siècles. Contrairement au carbone forestier terrestre, susceptible d'être relâché lors d'incendies ou de déforestation, le carbone des mangroves bénéficie d'une protection naturelle sous-marine.
🛡️ Une triple protection face au changement climatique
Contrairement aux forêts terrestres, les mangroves offrent une protection multidimensionnelle. Elles agissent comme des boucliers naturels contre l'érosion côtière, dissipent l'énergie des tempêtes et atténuent les effets de la montée du niveau des mers. Dans un contexte de dérèglement climatique croissant, cette fonction protectrice devient cruciale pour les 630 millions de personnes vivant dans les zones côtières.
🐟 Le berceau de la biodiversité marine
75% des espèces de poissons commerciaux dépendent des mangroves à un moment de leur cycle de vie. Restaurer un hectare de mangrove, c'est préserver toute une chaîne alimentaire marine et garantir la sécurité alimentaire de communautés entières. Les mangroves abritent également une biodiversité exceptionnelle : oiseaux migrateurs, crustacés, reptiles et de nombreuses espèces endémiques y trouvent refuge.
🚨 Une urgence écologique méconnue
Paradoxe dramatique : les mangroves disparaissent trois fois plus rapidement que les forêts terrestres, alors qu'elles ne représentent que 1% des forêts mondiales. Nous perdons chaque année 150 000 hectares de mangroves, soit l'équivalent de la superficie de Londres. Cette destruction représente 10% des émissions de CO² issues de la déforestation mondiale, malgré leur faible surface.
Karl.
📚 Sources :
Donato, D.C., Kauffman, J.B., Murdiyarso, D. et al. (2011). Mangroves among the most carbon-rich forests in the tropics. Nature Geoscience, 4, 293–297.
Mcleod, E., Chmura, G.L., Bouillon, S. et al. (2011). A blueprint for blue carbon: toward an improved understanding of the role of vegetated coastal habitats in sequestering CO₂. Conservation Letters, 4(5), 363–371.
Nellemann, C., Corcoran, E., Duarte, C.M., et al. (2009). Blue Carbon: The Role of Healthy Oceans in Binding Carbon. UNEP.
Spalding, M., Kainuma, M., Collins, L. (2010). World Atlas of Mangroves. Earthscan.
FAO (2007). The World's Mangroves 1980–2005.
IPCC (2019). Special Report on Climate Change and Land.
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